Qu’est-ce que la stimulation cérébrale profonde ?

La stimulation cérébrale profonde consiste à envoyer des impulsions électriques de faible intensité dans le cerveau par l’intermédiaire d’électrodes.
Cela a pour but de fluidifier le mouvement. Les paramètres de neurostimulation électrique sont réglables pour s’ajuster aux besoins du patient.
Ce traitement n’est pas adapté à tous les patients.
Quel est le principe d’action du traitement ?
La stimulation électrique neutralise les signaux irréguliers qui perturbent les mouvements automatiques.
Elle agit sur une zone précise et profonde du cerveau représentée en bleu dans le schéma ci-contre

L’objectif de la stimulation cérébrale est d’augmenter le temps ON, de limiter la variabilité de l’état neurologique et d’avoir un état neurologique plus prévisible.
La SCP permet de réduire le nombre de prises de médicaments et les dyskinésies gênantes associées. Son effet est délivré jour et nuit. La SCP nécessite de recharger le neurostimulateur s’il s’agit d’un stimulateur rechargeable ou de le changer si celui-ci ne l’est pas.
En synthèse, nous pouvons nous attendre à une :
- Diminution des fluctuations d’efficacité
- Diminution des dyskinésies
- Amélioration de la qualité de vie
- Diminution des médicaments
- Autonomie complète
- Aucun matériel externe
La principale contrainte est l’intervention chirurgicale initiale, puis la nécessité de changer le stimulateur. La fréquence de changement du stimulateur varie selon les modèles. Le médecin donnera cette information au patient.
Certaines précautions doivent être prises avec les champs magnétiques (IRM de routine, contrôle dans les aéroports, bistouri électrique, …) mais des solutions alternatives existent.
En synthèse voici les principales contraintes :
- Intervention chirurgicale
- Prise de poids
- Stimulateur à changer et/ou à recharger
- Quelques précautions à prendre (par exemple : IRM et portiques des aéroports)
- Hémorragie cérébrale (< 2%)
- Infection du matériel (< 5%)
- Difficulté à articuler
- Variation du moral, diminution ou augmentation de la motivation
En amont
Un traitement continu par stimulation cérébrale profonde peut être discuté si malgré un traitement réparti en plusieurs prises, les phases OFF et/ou les dyskinésies gênantes sont trop nombreuses.
La possibilité de réaliser ce traitement tient compte de différents critères : âge, antécédents d’effets indésirables avec les traitements antiparkinsoniens, niveau de stress, entourage familial, etc.). Des résultat d’examens sont aussi pris en compte pour déterminer si le patient peut recourir au traitement : une IRM cérébrale, un test avec et sans L-dopa pour évaluer la réponse au traitement, un bilan neurocognitif et parfois une évaluation avec un psychiatre ou un psychologue.
L’intervention
L’intervention est réalisée lors d’une hospitalisation de 1 à 2 semaines. Le geste opératoire dure 7 à 10h, son déroulé varie selon les centres. L’opération est réalisée par un neurochirurgien. Pendant l’opération le patient est sous anesthésie locale ou générale.
- Avant l’opération, le haut du crâne est tondu.
- Pendant l’intervention, des incisions sont réalisées sur le haut du crâne. La position des électrodes est ciblée par logiciel. Deux électrodes cérébrales sont implantées à partir de l’incision dans le cerveau : une à droite et une à gauche. Un stimulateur est placé sous la peau de la poitrine ou l’abdomen, il est relié aux électrodes.
- Après l’intervention, la stimulation est rapidement mise en route . Les paramètres de stimulation ainsi que les doses de Lévodopa sont adaptés à l’état du patient. La cicatrisation surveillée étroitement. Toutes les informations nécessaires pour que le patient s’approprie ce nouveau traitement lui seront transmises.

Le suivi
- Les réglages sont en général réalisés en consultation. La période de réglage peut s’étaler sur 3 à 12 mois.
- Une fois les bons réglages trouvés, le suivi habituel avec le neurologue réfèrent reprend. Il assurera la prise en charge du patient en collaboration avec le centre qui a réalisé l’intervention. Il adaptera aussi, si besoin, un traitement oral.
- Le neurologue du centre qui a opéré vérifie annuellement les paramètres de stimulation ainsi que la durée de vie du stimulateur.
- L’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) est recommandée : pour mieux comprendre l’intérêt du traitement et se l’approprier au quotidien.
Il s’agit d’électrodes implantées en intracérébrale, à l’intérieur du cerveau. Elles sont placées par voie chirurgicale et sont reliées à un boîtier appelé stimulateur. Le stimulateur permet d’activer et régler les électrodes. Celui-ci peut être placé sous la peau de la poitrine ou de l’abdomen. Le stimulateur est rechargeable ou non, plusieurs modes de recharge existent selon les modèles. Il doit être changé à des fréquences variable selon les modèles.

Électrode et stimulateur

Télécommande et application


Les professionnels de santé accompagneront le patient dans la gestion de son nouveau traitement pour lui apprendre à vivre avec celui-ci. L’objectif est de permettre la poursuite des activités de la vie quotidienne et des loisirs de manière satisfaisante.
Il est normal de s’interroger, c’est pourquoi vous retrouverez les questions les plus fréquentes plus bas.
Avant tout soin ou examen médical, il faut impérativement signaler la présence d’un stimulateur.
Quel est le rituel de gestion du traitement ?
Si le système est rechargeable, il faut procéder à la recharge du stimulateur une fois par semaine environ. Le temps de charge est d’une à deux heures. Différents modes de recharge peuvent exister selon les modèles de stimulateurs.
Gestion des activités
Il faut éviter toute exposition à une chaleur excessive (hammam, sauna…), tout risque de choc violent et toute exposition à une pression trop forte (plongée sous marine au delà de 10m., saut à l’élastique…).
Avant tout soin médical ou paramédical, il faut impérativement signaler au(x) praticien(s) la présence d’un dispositif médical.
Une fois la cicatrisation complète, il n’y a aucune précaution particulière pour se laver ou nager.
Les patients dorment avec le traitement car celui-ci ne s’enlève pas. De plus, la stimulation cérébrale profonde fonctionne 24h/24 et ne s’éteint que pour certains examens médicaux.
La stimulation cérébrale profonde est compatible avec tous les régimes alimentaires.
Bien sûr, c’est possible ! Mais certaines précautions sont à prendre.Il faut éviter toute exposition à une chaleur excessive (hammam sauna…), tout risque de choc violent et toute exposition à une pression trop forte (plongée, saut à l’élastique…).
Les sports provoquant des chutes ou chocs sur le matériel (sports extrêmes ou de combat) sont à proscrire.
Les activités plus classiques (cyclisme, cheval, sports de montagne…) sont possibles avec protection (casquette contre le soleil, casque contre les chocs).
Oui, c’est tout à fait possible.
Il faut présenter sa carte de porteur de matériel de stimulation cérébrale profonde afin de ne pas passer sous les portiques des aéroports (risque de déprogrammation du neurostimulateur). Les patients ayant un stimulateur rechargeable doivent voyager avec le matériel nécessaire à la recharge.
L’infirmier intervient suite à l’intervention afin d’effectuer les soins cutanés et s’assurer de la bonne cicatrisation post opératoire. Il peut intervenir jusqu’au retrait des points de suture.
Oui, le système de fixation des électrodes au niveau du crâne est visible s’il n’y a pas assez de cheveux pour le camoufler. La cicatrice et le boîtier seront visibles.
Il est possible de vérifier le fonctionnement du stimulateur avec la télécommande ainsi que le niveau de charge de la pile et/ou de contacter directement le neurologue référent.
Avant tout soin médical ou paramédical, il faut impérativement signaler au(x) praticien(s) la présence du dispositif médical. Il est nécessaire d’anticiper tous les soins chirurgicaux, les soins dentaires, ainsi que la passation d’IRM ou d’examens comme un électrocardiogramme.
L’existence du dispositif ainsi que les références du matériel doivent être impérativement mentionnées lors de la programmation d’une IRM.
Le dispositif n’induit pas de difficultés particulières dans la vie intime.
